Représenter le réseau hydroélectrique québécois : imaginaire national et résistance

Ma recherche se penche sur les représentations et la matérialité du réseau hydroélectrique québécois en tant qu’objets politiques, esthétiques, médiatiques et juridiques. J’interroge le rôle des représentations de l’hydroélectricité dans l’édification d’une modernité québécoise et, parallèlement, les façons dont elles dissimulent ou témoignent de l’accaparement des territoires Cris (Eeyou), Innus et Inuit. La « mise en images » du réseau hydroélectrique m’amène à réfléchir à la « mise en archives » du territoire nordique à des fins politiques, qui s’opère par l’invisibilisation conjointe des personnes jugées indésirables pour le récit national et des réseaux électriques, centraux dans la dissémination du pouvoir social. Suivant cette idée, j’articule une étude de la fétichisation nationaliste des barrages à travers leurs manifestations visuelles, en considérant comment ceux-ci sont simultanément rendus visibles et invisibles – à la fois miroirs et outils du projet colonial québécois.