Les Capitales européennes de la culture : des laboratoires d'européanisation (1985-2015)

Lancé en 1985 comme un projet censé mettre en scène une ville entière, le projet des Villes européennes de la culture, devenu par la suite celui des Capitales européennes de la culture, ne cesse de se renouveler. Si tout au début le culturel y était appelé à faire renforcer les liens entre les Européens, il a ensuite fait l’objet d’activités culturelles encadrées sous l’enseigne des politiques culturelles européennes, arrivant parfois à ne plus être mis en relief, au bénéfice de la promotion de la ville, pivot d’une stratégie de marketing urbain. Quant à la ville elle-même, si au départ de l’initiative son attachement à l’Europe était vu comme une relation sine qua non, l’incursion dans une trentaine d’années du projet (1985-2015) ont également laissé entrevoir la volonté des acteurs culturels de se focaliser sur l’évolution socio-économique de l’espace urbain, sans viser un lien direct avec l’évolution de la construction européenne. Le projet s’étant éloigné à tel point de sa visée européenne, le relancement de cette portée a vu le jour sous forme d’une « dimension européenne » inscrite expressément dans les conditions à remplir pour briguer le label tant convoité de Capitale européenne de la culture. Soit d’une manière plus libre et moins structurée, soit d’une manière plus contraignante et dirigée, les Capitales européennes de la culture continuent à faire l’objet d’un réseau de laboratoires d’une européanisation en constante transformation.